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Mexique, chevaux et papillons

 

 

Le Mexique est surtout connu pour ses plages, ses sites archéologiques et… sa tequila. Il existe pourtant un Mexique très différent, moins fréquenté par les touristes, dont la beauté et l'intérêt sont tout aussi attrayants. C'est celui du Mexique aux paysages alpins, au climat méditerranéen, à la cuisine succulente et à la vraie hospitalité du coeur, où l'adage "mi casa es tu casa" reste un principe. Découvrir ce Mexique secret à cheval est une expérience hors du commun.

Nous avions rendez-vous à 8 heures du matin dans le lobby de l'hôtel à Mexico où ont été hébergés les cavaliers de divers horizons que nous sommes. Direction Valle de Bravo. Deux heures trente de route vers l'ouest pour atteindre une ville coloniale typique : rues pavées, toits aux tuiles rouges, murs blancs aux balcons décorés, "plaza" (la place centrale) avec son kiosque et son église.

A la sortie de la ville se trouve Finca Enyhe où nous allons passer la semaine. La "finca" (ferme) est tout simplement sublime : un patio central avec sa fontaine, quatre vérandas aux hamacs multicolores, huit chambres spacieuses avec des salles de bains joliment décorées, un impressionnant jardin de fleurs autour d'une piscine et d'un jacuzzi. Le cadre idéal pour des vacances de rêve.

Une fois installés dans les chambres, nous partons faire connaissance avec les chevaux qui nous ont été attribués en fonction des informations que nous avons communiquées quant à notre niveau et expérience équestres. Ils sont à l'attache autour d'une cour ombragée de grands ceibas (kapokier, l'arbre maya traditionnel). Ils sont bais, palominos, noirs, alezans, certains avec les typiques selles mexicaines, d'autres western et quelques-uns encore avec des selles de type anglais. Quant à la sellerie elle est stupéfiante. Un régal pour les amoureux de chevaux. Ici se mélangent des douzaines de selles, anglaises, western, mexicaines, des centaines de harnais, mors, tapis, brides, longes, cravaches, lassos, éperons… Tout est étincelant de propreté. L'équipe de palefreniers fait un travail tout simplement remarquable. Une petite carrière, entourée d'une palissade de bambous et de fleurs, nous permet de tester chevaux et selles. Une première balade à la toute proche forêt de Monte Alto avec son panorama sur le lac, la ville et les montagnes à perte de vue nous met en appétit pour la semaine à venir.

De retour à la finca, nous profitons de ses superbes jardins parsemés d'arbres fruitiers et surtout de ce qui va devenir notre rituel de la fin de journée : quelques longueurs dans la piscine, suivies d'un bain dans le jacuzzi dont les bulles détendent agréablement nos muscles fatigués par la journée en selle. Certains d'entre nous en profitent pour siroter un cocktail en admirant les chaudes couleurs du coucher du soleil. A 19h30 précises, le dîner est servi. Nous nous régalons des plats mexicains traditionnels servis sur l'immense table de la salle à manger où nous partageons notre repas, mais aussi boissons et grandes discussions, avec nos hôtes. Ce sera l'autre de nos rituels nocturnes pendant notre semaine à Finca Enyhe.

Le Mexique ce ne sont pas que le désert et les cactus, Valle de Bravo en est la preuve. Situé dans les montagnes de la Sierra Madre, à 1800 mètres d'altitude, cette superbe petite ville est entourée de forêts de conifères. Nous sommes lundi, nous avons quitté la finca à cheval tôt le matin et nous commençons à grimper les premières montagnes, éblouis par la grande variété de pins, de chênes ainsi que nombre d'autres espèces d'arbres et plantes qui nous fournissent de l'ombre.

Les chevaux sont bien dressés et sûrs, passant sans encombre les différents cols. Bien qu'ils respirent fort et transpirent, ils ont assez de ressource pour se lancer au galop dès qu'une prairie apparaît ou qu'une vallée nous offre de l'espace. Nous nous sommes élevés de plus de 900 mètres en seulement deux heures, et à 2700 mètres d'altitude la température est parfaite. Après trois heures, nous nous arrêtons pour le déjeuner. Un vrai déjeuner mexicain avec des tortillas, des boissons fraîches et de la bière, transporté par Pedro, la mule de bat. Le soleil brille dans un ciel bleu sans nuage, le vent souffle juste ce qu'il faut pour agiter les aiguilles des pins, créant une douce musique apaisante. Nous sacrifions de bon cœur à la tradition de la "siesta", allongés dans l'herbe.

L'après-midi, après une heure à cheval, nous apercevons le village de Los Saucos, avec ses drôles de maisons qui s'étalent en plein milieu de la vallée. Nous abandonnons nos chevaux dans des boxes rustiques et rentrons en voiture à la finca. Nous prenons une douche rapide pour enlever la poussière et retrouvons avec plaisir la piscine, le jacuzzi et une bonne margarita. Après un dîner mexicain délicieux, accompagné de vin chilien et de conversations animées sur la journée à cheval, tous les cavaliers apprécient le grand lit confortable de leur chambre.

L'endurance des chevaux ne cesse de nous surprendre. Ils montent et montent encore et nous n'avons jamais besoin du moindre éperon ou cravache pour les faire avancer. A 3600 mètres d'altitude, quelques cavaliers commencent à sentir la raréfaction de l'oxygène, mais les chevaux ne semblent absolument pas incommodés. Au sommet de la montagne, la forêt se transforme. Il n'y a plus de chênes et les pins sont rares. Par contre les sapins couvrent les montagnes, fournissant un abri à un phénomène incroyable. Après avoir volé sur plus de 3000 kilomètres depuis le nord-est des Etats-Unis et du Canada, les papillons Monarques arrivent dans les montagnes mexicaines pour hiberner. Les papillons arrivent par millions dans les forêts de sapins dans les premiers jours de novembre et y restent jusqu'à mars. Cette migration existe depuis des milliers d'années et la légende locale veut que ces papillons soient les âmes des ancêtres disparus, venus célébrer la fête des morts du 2 novembre. Pendant les cinq mois de leur présence, les papillons se rassemblent dans des lieux spécifiques appelés Sanctuarios de la Mariposa. Là, ces papillons colorés transforment les sapins, les font ressembler à des chênes aux feuilles couleur d'automne.

Nous attachons les chevaux à quelques arbres et parcourons à pied la dernière partie du chemin. Les papillons orange-brun ressemblent vraiment à des feuilles. A tel point que le guide doit nous les signaler pour que nous les voyions. Tout à coup, la chaleur du soleil les réveille et ils s'envolent. Le ciel, les arbres, les plantes, tout est recouvert de différents tons d'orange. Il y en a tellement qu'on peut entendre le bruissement de leurs ailes. De nombreux papillons se posent sur le sol pour boire la rosée restée sur l'herbe. Ils sont partout ! Même sur nos chapeaux, nos vestes… Plus personne ne bouge. Nous sommes pétrifiés par la stupeur. Un phénomène aussi impressionnant n'a pas de nom. Extraordinaire, inoubliable, incroyable, stupéfiant, indescriptible. Aucun mot ne peut s'approcher de la magie de ce phénomène naturel.

Le lendemain la journée commence dans l'un des plus beaux ranchs de la région, le "rancho La Compañía". Ici nous pouvons admirer des chevaux de course, des coqs de combat et des animaux sauvages dans un zoo, tout en parcourant à cheval des sentiers longeant des lacs superbes. Après les trois heures à cheval habituelles, notre pause déjeuner nous conduit aux côtés de El Peñon, une immense formation rocheuse. La vue est superbe. Le volcan El Nevado se lève à l'horizon, tandis que des ailes multicolores des parapentes et ULM colorent le ciel avant de se poser au pied du lac.

On allume le feu, les chevaux sont attachés et nous aidons à décharger la mule. En moins de cinq minutes, le mole, les haricots, les tortillas chauffent sur le feu. Il y a également de la salade de nopal, des avocats et du fromage pour les tacos. Un vrai déjeuner chaud, ça c'est du pique-nique !

Une heure et demie plus tard, une autre roche apparaît devant nous, mais cette fois sous nos sabots. La roche, nommée El Coloso, est presque plate et fait près de 50 mètres de large. Tandis que nous passons à cheval dessus, le sol résonne sous nos pieds. A l'ouest une autre formation étonnante attire l'œil : trois grandes roches, chacune au haut d'une colline, forment une colonne du nord au sud, au-dessus d'une vallée 900 mètres en contrebas. Ce sont les fameux "Tres Reyes" (trois rois).

A Cerro Gordo, aujourd'hui, pour la première fois, nous sentons la fraîcheur. Juste de quoi nous faire mettre nos vestes qui sont restées attachées à nos selles toute la semaine. Après cinq minutes, le sentier tourne vers le sud et le froid disparaît. Un long galop sur un terrain propice aide également à nous réchauffer. Le sentier devient étroit et nous voyageons en file indienne. Nous longeons la montagne et pouvons voir la vallée Zacazonapan, 700 mètres plus bas. Au loin, des rangées de montagnes jusqu'à l'horizon.

Après le déjeuner, nous descendons vers le lac. De part et d'autre du sentier le panorama est superbe : à droite, le lac et la ville avec le volcan El Nevado en arrière plan ; à gauche, un petit village avec son église blanche entouré de champs cultivés, dessinant des carrés de couleur. Au bas de la montagne, notre guide nous mène vers une vallée où nous laisserons les chevaux.

Au bord du lac, un bateau nous attend, attaché à une souche ; un troupeau broute les algues tout à côté. Le guide nous montre les différents sites que nous avons parcourus à cheval. Le trajet nous fait passer au pied de La Peña, une roche imposante sur laquelle les Aztèques effectuaient des sacrifices humains au dieu soleil. Nous sommes tous ravis de ce nouveau voyage. La balade n'a rien à envier à celles que nous avons faites à cheval. Quelques jeunes prenaient des leçons sur leurs petits voiliers tandis que deux touristes courageux faisaient du ski nautique dans une eau glacée. Un vrai paradis pour les amateurs de sports nautiques, un pur moment de détente pour nous après une longue journée à cheval.

Notre petit déjeuner mexicain est servi très précisément à 7h30 tous les jours. Après avoir traversé le lac une nouvelle fois, nous retrouvons nos chevaux et sentons rapidement la différence dans le climat. Nous comprenons vite pourquoi cette zone est appelée "Tierra Caliente", la terre chaude. La végétation est totalement différente de ce que nous avons vu les jours précédents. Il n'y a plus d'arbres, seulement des buissons et des cactus, le Mexique tel que nous le "connaissons". Sans ombre pour nous protéger du soleil, cavaliers et chevaux commencent vite à transpirer. Fort heureusement le long du lac, la brise légère nous rafraîchit un peu.

Après deux heures à Tierra Caliente, les chevaux sont trempés. L'eau d'un ruisseau leur permet de se désaltérer quelque peu. Un groupe de paysans en tenues multicolores arrose un champ de fraises avec l'eau d'une petite rivière. Quelle différence dans le paysage ! A plusieurs occasions le sentier suit cette rivière et nous apprécions le bruit de l'eau dans les roches. Puis le sentier commence à monter et les chevaux font un nouvel effort. Conscients de leurs efforts depuis le début de la semaine, nous les laissons avancer à leur rythme. Il est 12h30, le soleil tape fort et le guide lance un galop. Tous les chevaux suivent, y compris la mule, comme s'ils étaient tous frais, tout juste sortis de leurs boxes. Si ça, ça n'est pas de l'endurance.

Les pins apparaissent de nouveau et leur ombre rafraîchit agréablement montures et cavaliers. Les chevaux assoiffés boivent dans un filet d'eau qui croise le sentier. Le déjeuner est le bienvenu, à l'ombre des pins. Après avoir poursuivi l'ascension un moment, le guide abandonne le sentier et se fraye un chemin vers la rivière au pied de la colline. Nous laissons boire les chevaux tout leur content, tandis que nous levons les pieds pour épargner nos bottes.

La semaine est passée trop vite. C'est déjà le dernier jour à cheval. Aujourd'hui nous déjeunerons à Finca Enyhe, la mule ne porte donc que quelques affaires de première nécessité. Ce brave Pedro aura porté toute la semaine la glacière comportant boissons et provisions avec un courage exemplaire, nous suivant toujours avec entrain, même dans les galops. Cinq minutes après notre départ, une grande prairie nous donne l'occasion de partir dans un petit galop qui se finit à fond de train. A la fin de la course, la mule est bonne dernière, mais elle nous a suivis sans rechigner.

Poursuivant notre descente, un village apparaît dans la vallée et le vent nous apporte le son des cloches. Un chien commence à aboyer, bientôt suivi d'une douzaine d'autres qui s'approchent. Les chevaux les ignorent indifférents. Un groupe de femmes se dirige vers l'église. Quelques enfants qui jouent aux billes dans la rue s'écartent pour laisser passer les cavaliers. Dans un coin, le boucher prépare un cochon, de l'autre côté de la rue le propriétaire du moulin attend le maïs qui servira à faire les tortillas. Les maisons sont toutes peintes en blanc, les toits de tuiles rouges couvertes de mousse. L'église est peinte de plusieurs couleurs et la statue de San Francisco (le saint patron de la ville) trône au-dessus de la porte principale. Un troupeau de moutons nous coupe la route suivi d'un gamin qui essaye tant bien que mal de les déloger d'un jardin où ils se régalent de laitues, oignons et radis. Les gens sortent de leur maison pour regarder les chevaux et leurs cavaliers gringos. Nous avons l'impression d'être entrés dans un vieux western mexicain.

Le séjour se termine autour de la piscine et nous accordons tous à dire que nous avons vécu un séjour cinq étoiles. Tout a été de premier ordre : l'attention du personnel, la gentillesse de nos accompagnateurs, les détails de l'organisation, la logistique impeccable, la beauté et qualité des chevaux, les selles, la diversité des chemins, la beauté des paysages, les repas délicieux, et ce sens de l'hospitalité mexicain incomparable.

Mais finalement ceux qui ont droit à tous les honneurs, ce sont les chevaux. Une fois créés les binômes lors de la première matinée, personne n'a plus changé de cheval. Aucune raison de le faire. Ils étaient tous parfaits et aucun cavalier n'a eu à se plaindre. Au pied sûr, dans une condition physique parfaite, un mental extraordinaire, nos montures ont parcouru plus de 200 kilomètres en une semaine. Infatigables, montant et descendant les pentes, au pas et au galop, au frais ou au chaud, traversant les rivières et les villages, ils ont toujours obéi avec une attitude exemplaire. Nous sommes rentrés à cheval à la finca le dernier jour après une semaine sur la route, nos montures étaient en pleine forme, prêtes à repartir après cinq jours de repos bien mérités. Leur disposition au travail et leur capacité de récupération sont tout simplement admirables, choses que l'on n'obtient qu'avec beaucoup de dévouement et d'attention à leur égard.

Les papillons Monarques
Le papillon monarque est un grand papillon (près de 5 centimètres d'envergure) de couleur vive, tant au stade larvaire qu'adulte. Cette couleur orangée indique à ses prédateurs qu'il est vénéneux. On estime qu'il tire son odeur et goût désagréables des arbres et plantes dont il dépend, entre autres les "oyameles" (sapin, classe des abies).
Il se rencontre en Amérique, sur tout le continent australien et dans les îles Canaries, et de manière très exceptionnelle en Europe. Deux fois par an ce papillon migre en groupe de millions d'individus pour parcourir des milliers de kilomètres. Les papillons présents au Mexique viennent essentiellement du nord des Etats-Unis et du Canada. Du mois d'août au mois d'octobre ils se dirigent vers le sud, pour remonter au printemps. A ce jour, c'est le seul insecte connu à se déplacer sur une telle distance. Les papillons viennent se reproduire au Mexique. Le mâle meurt après l'accouplement, la femelle après l'éclosion des œufs. Les jeunes repartent au printemps puis reviennent à la migration suivante, sur le même site pour s'accoupler et mourir à leur tour.
Lors de la nidification, leur nombre est si important qu'ils recouvrent entièrement les arbres sur lesquels ils sont posés. Le spectacle est étonnant et a donné lieu à de nombreuses légendes depuis la nuit des temps.
Le déboisement et l'industrialisation ont bien sûr menacé ces insectes, fort heureusement des programmes spécifiques ont été mis en place afin de protéger les sites d'hibernation et l'espèce n'est pour l'instant plus menacée.