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Une introduction au monde Amérindien
Les Navajos ou Navahos

 

 

Nation (on ne dit pas tribu) la plus importante des États-Unis, environ 250 000 personnes.

Territoire de 70 000 km2 (à peu près la Belgique), très riche malgré les apparences, or, argent, bauxite, uranium, charbon, gaz naturel et pétrole en quantités importantes. Situé au carrefour de l’Utah, du Nevada, de l’Arizona et du Nouveau Mexique (Four Corners). Les Navajos se nomment entre eux les ”dineh” (les êtres humains); leur terre est “dinehtha” (pays des dineh).

D’origine asiatique, ils colonisent le continent américain par le détroit de Behring, puis descendent du Canada entre 800 et 1200 de notre ère. Au début, ils côtoient les Pueblos puis les Espagnols qui arrivent du Mexique. Ils se déplacent en bandes, car ils n’ont pas de structure tribale politique ou hiérarchique. Les clans vivent leur vie d’une manière indépendante, leur société est basée sur le matriarcat,la descendance et l’héritage sont reconnus en ligne maternelle. Cette structure sera un facteur très important de la non-compréhension entre les blancs et les Navajos. Les blancs pensaient traiter ou passer un accord avec la nation alors que les autres clans ne se sentaient pas impliqués ou n’étaient tout simplement même pas au courant des faits. De nombreuses expéditions et guerres ont démarré sur la base de ce quiproquo.

La période la plus sombre de l’histoire Navajo se situe probablement de 1862 à 1870 : les Navajos sont assiégés dans le site naturel de Canyon de Chelly, leurs récoltes brûlées et leur bétail tué. Kit Carson dirige cette campagne d’hiver, 8000 prisonniers sont faits avec seulement 23 morts, mais les Navajos vivent l'une des premières déportations de l’histoire. Cette histoire est connue sous le nom de “la longue marche”. Seulement un quart des Navajos survivra à cette marche. Pendant 6 ans, ils vivront à l’est du Nouveau Mexique dans des conditions extrêmement difficiles. Famine et épidémies sont le lot quotidien, les autres tribus profitent de leur faiblesse pour les attaquer. Le bureau des affaires Indiennes adresse de nombreux rapports alarmants au gouvernement, un nouveau traité est enfin signé. Les Navajos se voient enfin attribuer un territoire aux Four Corners, ce territoire sera agrandi de nombreuses fois par la suite.

La maison traditionnelle Navajo est le Hogan. Circulaire et en forme de dôme, il est féminin, conique il est masculin. La porte du hogan est toujours tournée à l’Est (soleil levant), sa structure en bois de genévrier est recouverte de boue asséchée et de terre. Il peut résister des siècles avec un peu d’entretien, mais est abandonné après le décès d’une personne. La tradition Navajo veut que quel que soit l’endroit où l’on se trouve, on doit voir l'une des 4 montagnes sacrées. Ces montagnes sont aussi les 4 points cardinaux et les 4 éléments de base: l’eau, le feu, le vent et la terre. Ils sont souvent associés à une couleur. Les peintures de sable reflètent cet esprit, elles sont toujours partagées en 4 zones également. L’économie Navajo est basée sur le tourisme, l’exploitation des richesses naturelles, l’artisanat et l’élevage. Les Navajos élèvent en majorité des moutons Churro, moutons importés, il s'agit d'une race très résistante aux conditions climatiques et de vie difficiles, d’une grande fécondité, sa laine est dense et abondante, et sa viande est maigre. La laine est utilisée pour la fabrication de tapis, les couleurs provenant de colorants naturels du sol et de la flore locale. Malheureusement un vrai tapis est inabordable (pour 1000$ , vous n’aurez pas une grande surface). Une autre facette de l’artisanat est la bijouterie : les navajos ont appris cet art des Espagnols et sont passés maîtres dans ce domaine. Leurs bijoux sont majoritairement à base d’argent et de turquoise: ils étaient aussi un moyen pour le Navajo de pouvoir se déplacer en surveillant sa fortune. En effet, en cas de besoin, il pouvait en vendre ou en mettre en gage. La vannerie et la poterie complètent ce volet.

Les échanges se faisaient dans les Trading Post. Des négociants blancs fournissaient aux Indiens de la nourriture ou tout autre produit manufacturé en échange des produits de leur artisanat ou de leur chasse. Ces négociants étaient le lien entre les Indiens et les Américains. Leur rôle fut souvent capital et plus important que bien des fonctionnaires en charge des affaires Indiennes. M. Gouldings donna son nom à la petite ville de Gouldings, située à l’entrée du parc de Monument Valley. M. Gouldings était un blanc qui était venu, dans les premiers, s’installer dans la région. Il acheta une Trading Post, apprit le Navajo (fait exceptionnel car inaccoutumé et extrêmement difficile), et eut d’excellents rapports avec les Navajos. Il crut immédiatement au potentiel de la région et n’eut de cesse de mettre en valeur Monument valley. C’est lui qui alla démarcher Hollywood et amena John Ford en 1938. À partir de ce jour, la notoriété et le mythe de Monument Valley ne cessèrent de croître. Aujourd’hui, on ne compte plus les films et les publicités qui ont été tournés sur place. Citons tout de même, en dehors de tous les John Ford, “Il était une fois dans l’Ouest”, “Retour vers le futur”, “Vertical limit” et enfin “Windtalkers”. Ce film retrace une page de l’histoire Navajo restée dans l’ombre pour cause de secret défense jusque dans les années 80. Durant la seconde guerre mondiale, on fit appel aux Navajos afin d'utiliser leur langue, à laquelle on ajouta environ 200 nouveaux termes militaires, pour les transmissions. Du fait de la rareté et de la difficulté de cette langue (qui de plus n’avait à l’époque ni alphabet ni aucun symbole d’écriture), ils purent parler presque en clair à la radio pour déjouer tous les codes existants, les Japonais n’ont jamais trouvé de parade.

Depuis peu, le Navajo est écrit et les enfants utilisent le Navajo à l’école. Dans le passé, cette langue n’était que parlée, il a donc fallu lui inventer une orthographe, c'est ainsi que l’ancienne génération ne sait pas lire sa propre langue. La nation Navajo a son propre président et gouvernement, élus pour 4 ans. La police, la justice, l’enseignement scolaire et universitaire, tout est Navajo. Ils peuvent édicter leurs propres lois, à la seule condition qu’elles soient conformes à la constitution Américaine. Les Navajos sont Américains, même s’ils se sentent profondément Navajos. Si une grande partie de la nation vit dans la réserve, beaucoup ont choisi de vivre dans une ville ou à l’extérieur. Avocats, médecins quelle que profession que ce soit, ils vivent comme n’importe quel autre Américain.

La “Mère Nature” est aussi bien le sol que l’air, la faune ou la flore, elle englobe tout ce que la nature a fait ou offre. L’harmonie de la vie passe par le rapport entre l’homme et la “Mère Nature”. Pour pouvoir vivre dans des territoires de ce type, il faut trouver un équilibre entre ce que l’on prélève et ce qu’on laisse dans l’environnement. Cette loi dictée par le bon sens est la base de la spiritualité et de la religion Navajo. La relation entre l’humain et la nature qui l'entoure, l’équilibre et le respect sont les maîtres mots. C’est aussi une forme de respect et de vénération envers les ancêtres qui sont enterrés dans ce sol. Les cérémonies et fêtes traditionnelles sont fréquentes et l’occasion de transmettre les us et coutumes aux générations futures, elles permettent aux familles de se regrouper et de conserver un contact étroit.

Depuis la fin des années soixante-dix, je côtoie les Navajos. Ce peuple fier a longtemps hésité entre le modernisme et le traditionalisme, entre l’abandon de ses propres valeurs et le repli. Il semble aujourd’hui trouver une voie intermédiaire en s’ouvrant à l’extérieur, au monde moderne et aux étrangers par le tourisme, tout en restant attaché aux valeurs et traditions, une fois de plus ce n’est qu’une question d’équilibre. Jusque dans les années 90, l’assistanat et l’alcoolisme ont pourri le mental Navajo. Depuis, une grande évolution se fait dans les mentalités grâce à cette ouverture vers l’extérieur. Il reste beaucoup à faire, mais ils sont sur la bonne voie. Même si mes rapports avec les Navajos sont parfois difficiles voire conflictuels, des amitiés profondes et réciproques, ainsi qu'une affection particulière envers ce peuple me font revenir à lui le plus souvent possible. En courant ou en montant à cheval, un de mes plus grands plaisirs est de faire découvrir cette région et ce peuple. Mon leitmotiv pour cela est de toujours rester en dehors de toute zone touristique; cela demande des années de patience et de contact sur place, mais le jeu en vaut la chandelle.

 

Rémy